vendredi 14 juin 2019

Chronique Cinéma: Parasite



« Parasite », ou la palme d’or de la confusion !

Pour ceux qui ne le savent pas, « Parasite » film de Bong Joon-ho, a obtenu la palme d’or lors du festival de cannes 2019. Ce qui devait être un film excellent s’est transformé en véritable cacophonie.
 
Un film qui met en place une intrigue simple « Un des enfants de la famille pauvre se voit offrir la possibilité d’aller donner des cours d’anglais à une jeune fille dans les beaux quartiers » se transforme pour en devenir incompréhensible. La critique sociale est présente du début à la fin, le pauvre manipule le riche pour obtenir ce dont il a besoin, le riche profite du pauvre parce qu’il le peut… On ressent cette dualité Pauvre VS Riche dans les dialogues, la mise en scène, les personnages… C’est la marque de fabrique du scénariste, les plans sont posés larges, souvent en parallèle pour que nous, spectateurs, puissions comprendre les messages qu’il souhaite faire passer.

Mais malgré une mise en scène pointue, j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le film. J’ai trouvé ça assez confus. Les personnages évolués de manière surprenantes, les situations évoluées de manière surprenante (vous ne voyez rien venir), le ressenti que j’avais pour les personnages est très bizarre… c’est un film qui m’a mis mal à l’aise. Aller le voir en VOSTFR n’a probablement pas aidé. Il y avait des situations drôles qui devaient être là pour désamorcer mais qui ne fonctionnaient pas avec les sous-titres.

Est-ce-que c’est un film que je retournerai voir ? Non.

Est-ce-que je vous conseille d’aller le voir ? Oui, en français ! Je pense que vous devriez vous faire votre propre avis.


5 / 10
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Hello tout le monde !
Je suis à mon tour allée voir Parasite, la Palme d’Or de Cannes, au cinéma, en Vostfr comme Léane ! C’était pour ma part mon tout premier film coréen : je n’en avais entendu que du bien mais je ne connaissais pas du tout ce genre de films, je me suis fiée entièrement au synopsis qui m’avait pas mal interpellée.

Alors pour rester sur ma première (et seule pour l’instant) appréciation du genre coréen : j’ai trouvé le film très beau à regarder et très stylisé ! Ce sentiment passe par plusieurs éléments, les très belles couleurs et les très beaux plans par exemple. Mais ce qui m’a surtout impressionnée, c’est l’intrigue extrêmement bien ficelée : absolument rien n’est laissé au hasard, chaque réplique et chaque élément jouent un rôle (que ce soit un rôle critique, ou un rôle narratif) ; pour ceux qui sont familier de la « Loi du Fusil » de Tchekhov, on est en plein dedans ! Je pense notamment à l’une des premières scènes du film, avec le produit pour exterminer les cafards, qui ne m’avait pas interpellée sur le coup mais qui, avec du recul, fait grandement sens ! Et enfin, peut-être surtout : le rythme était très bien maitrisé dans ce film ! Il y a un jeu sur les attentes du spectateur qui est à la fois déroutant et jouissif : des risers alors qu’il ne va rien se passer, au contraire des moments « thriller » introduits très calmement… Je reviendrai sur l’utilisation du rythme plus tard dans cette chronique, mais pour moi c’est l’un des meilleurs points de ce film !

Mais vous vous en doutez, ce qui m’a surtout ravie dans Parasite, c’est bien sûr sa critique sociale incroyable et très fine ! Toute la force de cette critique réside d’ailleurs dans cette finesse, il n’y a pas d’effet « bourrin », au contraire : le film se veut très descriptif,  les projets de réalisation n’interviennent pas dans la trame narrative (on ne voit pas les ficelles quoi), la réalisation fait beaucoup confiance au spectateur pour émettre son propre jugement, et ça sonnait donc très juste je trouve. Les évocations des distinctions sociales sont d’ailleurs toujours très subtiles et discrètes : on parle « d’odeur différente », de « culotte bon marché », de « ligne à ne pas franchir »… Ce qui donne au film une dimension très réaliste
Concernant le fond de cette critique sociale justement, comme vous l’avez vu dans le synopsis, on a affaire à une famille pauvre qui se comporte de manière vraiment immorale voire odieuse auprès de la famille riche pour qui elle travaille, mais on les excuse rapidement quand on prend en compte leur contexte de vie ; et c’est donc en même temps très dur de voir la réalité qui les rattrape et leurs espoirs déçus… Ce n’est pas un spoil que de vous révéler qu’il n’y a pas d’happy end à ce film : ça ne pouvait pas en être autrement.
Bref, Bong Joon-Ho met le doigt sur les dysfonctionnements d’une société qu’il connaît bien, et la critique avec cynisme !

Cependant, précisons que ce film est aussi très drôle ! Et pourtant vous finissez par me connaître : je suis difficile en termes d’humour dans les films, une blague peut vite tomber à plat avec moi. Mais ici, j’ai trouvé les ressorts humoristiques très bien maitrisés : encore une fois c’est une histoire de rythme, mais aussi de jeu des acteurs qui est excellent !! D’autant que ce n’était pas gagné : ce n’est pas facile de faire rire dans un film qui est un mélange de tragédie/thriller/critique sociale… Et non seulement ils ont bien réussi à gérer les changements de registres sans à-coups, mais en plus les comic reliefs étaient les bienvenus et étaient très bien amenés ! J’ai été très impressionnée !

Mais du coup, la question que je me suis posée en terminant cette chronique, c’est : pourquoi Parasite est un thriller ? Parce que finalement, je vous ai parlé de film de genre, de tragédie, de comique, de satire sociale… Pour l’instant, aucune trace des frissons promis !
Bon, eh bien tout de même, ce film mérite son étiquette « thriller » par l’événement horrible qui s’y déroule et par l’ambiance instaurée pour le préparer : je ne vais pas vous en dire davantage, mais tout ça m’a bien tiré quelques sursauts ! Mais même la critique sociale tragique, l’engrenage infernal dans lequel sont pris les personnages, instaure une grande part de peur et de malaise, qui participe à toute l’ambiance froide du film. Et cerise sur le gâteau : la maison ! Parasite réinvente en effet le genre « Fiction de Maison » avec beaucoup de style: la maison des Park représente l’interdit, le secret, la cachette, le désir, la menace, l’espace de liberté… Elle est un véritable symbole du thriller qui a été très bien utilisé !

Bref, vous l’aurez compris, j’ai été totalement conquise par Parasite, que j’aimerais d’ailleurs beaucoup revoir pour en saisir toutes les nuances ! Ça m’a également donné envie de m’intéresser davantage aux thrillers coréens que je ne connais pas pour l’instant, mais qui à mon avis vont m’occuper pendant plusieurs soirées d’été ! :p

10/10
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