Hello tout le monde !
J’ai relu ce mois-ci en VF un roman que j’avais lu dans sa
version originale il y a de ça 4 ou 5 ans (et que j’avais également vu en film,
je vous en reparlerai) : We need to
talk about Kevin. Ce livre m’avait marqué pour l’originalité des réflexions
qu’il proposait et son côté très introspectif (un peu comme My Sister’s keeper de Jodi Picoult), et
je l’ai donc acheté récemment pour pouvoir le relire.
J’avais eu du mal à lire ce livre en VO à l’époque : je
n’avais pas tellement eu de problèmes de compréhension, mais je n’avais pas pu m’imprégner
de l’ambiance. Ce fut le cas ici en VF, et je me suis rendu compte du malaise
qu’instaurait ce roman !
L’histoire (dont on connaît l’issue dès le départ, ce qui
est encore pire puisqu’on voit les rouages se mettre en place) est à la fois horrible
et poignante. Ca en dit beaucoup sur l’influence de l’éducation sur le devenir
d’un enfant, et encore plus sur ce que l’éducation ne peut pas contrôler, et c’est
très effrayant ! Eva retrace l’itinéraire meurtrier de son fils,
comportement à la fois très prévisible (on se doute qu’il ne va pas devenir
enfant de cœur) et subtil… C’est étrange de voir à quel point cette cruauté est
en quelques sortes la nature de Kévin… C’est extrêmement troublant, comme si c’était
inévitable… Ça va vraiment contre ma façon de voir les choses ! Et ça m’a
donné envie de lire les travaux de Michel Foucault sur la folie xD
Mais c’est en réalité le personnage d’Eva qui est très plus
important, même plus important que Kevin : ce n’est pas le cas dans le
film où ses réflexions sont un peu oubliées, mais ici il s’agit justement d’une
sorte de journal intime sous forme de lettres, et on a donc accès à tout son
vécu de la situation. Elle est rongée par la question de sa culpabilité dans ce
JEUDI comme elle l’appelle… Cela exaspère la fameuse question de « Suis-je
une bonne mère ? » : ici c’est « Où est-ce que j’ai merdé ?
Est-ce que je ne lui ai pas donné assez d’amour ? Quelle est la bonne
attitude à adopter maintenant ? Dois-je défendre mon enfant parce que c’est
mon enfant ? etc ». Comprendre l’incompréhensible, pardonner l’impardonnable…
C’est dans cette situation extrême que se développe tout l’intérêt du roman.
Et quand je disais que le roman était malaisant, c’est bien
sûr par rapport au comportement de Kévin, mais surtout par rapport à la
psychologie d’Eva qui a l’impression de devenir complétement folle !
Par rapport à l’écriture, je n’ai rien de spécial à en dire…
A part peut-être que les flash-backs, gênants dans le film car on ne s’y retrouve
qu’avec difficulté et qu’ils ne sont pas tellement justifiés, sont ici très
cohérents grâce à la narration à la
première personne.
Cette lecture est vraiment fantastique, mais très éprouvante
(encore davantage quand on est mère soi-même je pense) !
10/10
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