dimanche 19 février 2017

La Quête d'Ewilan, ou la thérapie par la lecture



 ______________-L'avis de Gabrielle-     __________

Bonjour à tous!
On se retrouve aujourd'hui pour une chronique... Un peu particulière. En effet, La Quête d'Ewilan est une trilogie jeunesse que j'ai lue et relue il y a bien longtemps (quand j'étais au collège, donc il y a 8/9 ans), et que j'ai encore relue ces deux dernières semaines. Je ne voyais pas l'intérêt de vous faire une chronique comme les autres en vous donnant, comme d'habitude, mon avis sur ce livre ainsi qu'une note: il s'agit d'un livre jeunesse que j'ai adoré étant jeune, et si je le relis aujourd'hui ce n'est bien évidemment pas pour les mêmes raisons qu'auparavant, les choses que j'y recherche ne sont pas les mêmes, et mon avis est tout sauf objectif... Non, si j'ai envie de vous parler de La Quête d'Ewilan, ce n'est pas du point de vue de sa lecture, mais de sa relecture, et cela va me permettre d'aborder de manière plus large les effets de la relecture comme "thérapie"!

Je pense que nous pouvons aborder ce sujet par une expression que Priscila et moi utilisons: celle de livre/film/objet/nourriture "doudou". J'ai entendu cette expression pour la première fois dans cette vidéo, où la fille en question expliquait qu'il existait pour chacun des "rituels" dans lesquels on se réfugiait lorsqu'on allait pas bien, pour se rassurer, pour se sentir mieux. Pour la fille en question, il s'agissait de manger des spaghetti à la crème fraiche... Pour Priscila, il s'agit de regarder le film Orgueil et Préjugés... Et pour moi, l'un de ces "rituel" est de lire les livres de Pierre Bottero (et donc La Quête d'Ewilan). Pour vous resituer un peu le contexte, on était en janvier, je venais de reprendre la prépa, j'avais eu une grosse gastro, il faisait nuit et froid tout le temps, j'avais eu plein de cours et de devoirs à rattraper (en plus de la masse de travail habituelle), moralement ça allait vraiment pas... Et cela s'est accompagné bien sûr d'une sorte de panne de lecture (enfin, disons plutôt que je n'avais plus goût à rien, que plus rien ne me faisait envie). J'avais pour février une PAL dans laquelle La Quête d'Ewilan ne figurait pas, et pourtant, un weekend, j'ai vu ces livres dans ma bibliothèque et j'ai eu une grande envie de les lire... Et les lire m'a fait un bien fou!

Vous l'aurez compris, si j'ai relu ces livres, ce n'est pas pour l'histoire (je la connaissais quasiment par coeur), ni pour le style (même si c'est très bien écrit, il s'agit tout de même de livres pour enfants), mais bien pour la dimension affective de cette relecture. Cela m'a fait du bien de me replonger dans cet univers connu, qui m'est très familier, qui constitue une sorte de base stable de mon existence: quoi qu'il advienne de ma vie, malgré les changements, l'univers de Gwendalavir (et d'ailleurs ceux de tous les autres livres) sera toujours là, toujours présent, toujours le même. Et lorsque je relis La Quête d'Ewilan, je redeviens la petite fille de 12 ans qui les lisait au collège, qui n'avait pas de réel problèmes ni de réels décisions à prendre... Psychologiquement, ça fait du bien parfois de "nier" la réalité pour se replonger dans son enfance, et d'ainsi se créer une carapace avec ses souvenirs!

D'ailleurs, petit point conceptuel: cette sensation, lorsqu'on relit un livre qu'on aimait quand on était petit, de redevenir l'enfant que l'on était, cela s'appelle la "cohérence ontologique" (ce qui signifie la cohérence de l'être, la cohérence entre le "moi" d'avant et le "moi" d'aujourd'hui). En effet (et philosophiquement, c'est un problème qui fait toujours réfléchir), nous avons du mal à comprendre comment nous pouvons rester le/la même dans le changement. Nous sommes bien évidemment la même personne qu'il y a 10 ans (personne n'est venu nous remplacer), et pourtant physiquement et mentalement nous avons évolué à un point tel que nous n'avons rien à voir avec celui/celle que l'on était il y a 10 ans! Et de la même manière, nous avons parfois du mal à comprendre pourquoi nous aimions tel ou tel livre petit, lorsque nous le relisons maintenant... D'où cette sensation parfois, de redevenir un enfant lorsqu'on lit un livre de notre enfance: cela permet de nous préserver de l'angoisse de la recherche de cohérence entre l'immuabilité et le changement! Proust décrit très bien ce sentiment dans Le Temps retrouvé (dernier tome de la Recherche du temps perdu):

"Si je reprend dans la bibliothèque François le Champi, immédiatement en moi un enfant se lève qui prend ma place et qui, seul, a le droit de lire ce livre"

Bref, sur ces belles paroles, je vous laisse réfléchir à ce que sont vos livres/films/nourriture/rituels "doudou"... Dîtes-le nous en commentaire! ;) 







3 commentaires:

  1. Les livres de Bottero sont également mes livres doudou ♥ Et, Le combat d'hiver de Mourlevat.

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    1. Ah ouiiii je l'avais lu quand j'étais au collège! J'avais adoré et justement il n'y a pas longtemps j'essayais de me rappeler le titre! :D
      ~ Gaby

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  2. Pierre Bottero est vraiment un auteur que j'ai envie de découvrir. Je n'entends que du bien de ses livres.

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