Crescent City, c'était le roman de Sarah J. Maas que j'entendais tant ! C'était le roman que j'avais repéré en VO et que je trouvais magnifique !!! J'étais d'ailleurs prête à l'acheter en VO tellement je le voulais avant d'apprendre que la maison d'édition De Saxus allait le publier en France. Si j'utilise le passé, vous l'avez compris c'est que je ne vais pas y aller de main morte...
➤ La femme "badass" et ses clichés
Si il y a bien un truc que je déteste quand un auteur décide de mettre en place un personnage féminin fort, c'est les clichés en veux tu, en voilà. Et parmi LE cliché qui tombe, il a fallu que Sarah J.Maas tombe dans celui-ci. Personnellement, si j'avais beaucoup apprécié le personnage de Feyre (indépendante, forte , prête à tout) dans Un Palais d'épine et de roses ou de Celeana (Keleana en VO - ne me demandez pas pourquoi - avec du bagout ou plutôt une grande gueule, du caractère et une capacité à se battre et se défendre) dans Throne of Glass; je n'ai AB-SO-LU-MENT pas réussi à m'attacher à Bryce. Fêtarde, agaçant, à la sexualité presque dépravée, vulgaire, Bryce ne manque pas de défauts et si cela accentue son caractère un peu rebelle et son humanité, ça ne fait à mes yeux qu'un cliché supplémentaire du personnage badass féminin d'un roman Urban Fantasy.
Oui, un personnage peu assumer sa sexualité libéré, oui, une femme a aussi le droit de s'amuser. Non, ici, ça n'en fait pas d'elle un personnage appréciable ou plus fort, non, on est pas obligé de le retrouver dans chaque roman du genre. Milleca m'a d'ailleurs fait remarquer que c'est à croire que dès qu'un auteur change pour un registre plus "adulte" , il-elle se sent obligé d'être vulgaire.
Heureusement que certains personnages secondaires sauvent un peu la mise. J'ai notamment beaucoup apprécié Hunt sur toute la première partie du récit et j'aurais adoré en apprendre plus sur Danika. Je crois que j'aurais aussi beaucoup apprécier suivre l'histoire complète de la sorcière que l'on rencontre au fil des pages.
➤ Vulgarité quand tu nous tiens.
Parce que ça y va des "putains" tous les vingt pages... Alors oui, vous allez me dire, ils sont aussi dans la version originale... Et c'est bien dommage. Je fais parti de ses gens qui n'ont pas besoin de voir des "putain" dans les pensées des personnages ou les descriptions à chaque chapitre. C'est moche. Ca ne sert à rien sinon à rendre le style vulgaire. A mon sens, ça n'appuie pas le récit, ça casse juste une narration plutôt bien ancrée (on va en reparler d'ailleurs).
Parlons des scènes de sexes (ou spicy, coucou booktok). C'est très drôle parce que certains chroniqueurs sur Tiktok (en VO) ont vendu le roman comme beaucoup plus spicy que ACOTAR (Un palais d'épine et de roses... et là on parle surtout des tome 2 et 3 xD). On est d'accord que ce n'est pas le but recherché dans un roman de fantasy mais une ou deux scènes de temps en temps dans une relation, entre deux personnages, bien construite, je ne crache pas non plus dessus. SAUF que, si dans ACOTAR l'autrice menait très bien son duo et savait rendre "magique" le moment, affoler le petit coeur de ses lecteurs, ce n'est pas le cas ici. A part les descriptions sexualisées dont se gratifient les personnages entre eux, parce que je cite presque "elle a un putain de cul et la paire de seins qui va avec" ou "il en a dans le pantalon" et encore, je suis TRES gentille, les quelques scènes où les personnages s'émoustillent un peu entre eux: il y a littéralement UNE scène où on est dans le feu de l'action et il a fallu que l'auteur vienne bien enfoncer le clou en parlant de b*te. Alors, je ne sais pas vous mais personnellement ça m'a carrément refroidie, à mes yeux, ça ne rend pas la scène plus sensuelle ou plus charnelle, c'est juste vulgaire.
➤ Un univers extrêmement riche
Ce qui fait tout de même une force (mais aussi une petite faiblesse) de ce récit, c'est l'univers extrêmement riche que nous offre l'autrice. Alors, on ne sort pas trop des sentiers battu puisque l'autrice nous offre, somme toute, un univers d'Urban Fantasy, quasiment déjà vu où se côtoient fae, anges, vampires, loup-garous, démons, sorcières (j'en passe) et humains. Quand on prend un peu de recul, on s'aperçoit qu'on a déjà vu ça dans plusieurs romans du genre et le caractère même de l'intrigue ne varie pas non plus des masses: une enquête. Le problème avec cette histoire c'est qu'elle nous offre tout de même un nouveau monde, avec des nouveaux termes, de nouvelles castes et tout un système qu'il est nécessaire d'appréhender. L'autrice met plutôt bien en place son univers et ses personnages et s'en est même parfois extrêmement répétitif. Là où l'auteur à choisi de réancrer perpétuellement son récit en insistant sur des descriptions ou des faits, on aurait peut être gagner à avoir un lexique, une liste des personnages etc. Et ce n'est pas le cas...
➤ Retournement de situation et prévisibilité
Là encore, je ne sais pas trop sur quel pied danser. Si les 600 premières pages ont été d'une longueur exaspérante, à tel point que les personnages en ont vraiment oublier les bases d'une enquête (quelqu'un peu me dire pourquoi ils ne sont pas aller voir le créateur de la molécule ? le B.A.B.A les gars, le B.A.B.A... Bryce n'y est jamais allée et ça ne lui a pas traversé l'esprit. On aurait été tellement plus vite !), les deux cents dernières pages ont rattrapé tout le tome en matière de retournement de situations et d'action. En soi, la fin est bien choisie, elle réussie à tenir en haleine le lecteur dès qu'on commence à avoir les premières vraies réponses et frappe très fort. On a une bonne image de cette balance bien/mal qui ne penche jamais vraiment d'un côté ou de l'autre. SAUF qu'encore une fois, si on prend du recul (et c'est l'avis d'un autre lecteur qui m'a fait ouvrir les yeux), elle tombe comme un cheveux sur la soupe. Ca sort totalement de nul part. Alors, c'est clair, y'a de quoi bien surprendre le lecteur pour le coup qui n'avait eu probablement aucun indice.
Je reviens sur la prévisibilité du récit: à vouloir ménager son suspens, Sarah J. Maas a eu la discrétion d'un éléphant dans un magasin de porcelaine: le pouvoir de Bryce, Hipaxia, le syndrôme de la sauveuse imbattable... Pré-Vi-Si-Ble !!!! Autant tout crier sur les toits.... Et l'identité de Bryce que le lecteur connait mais que Hunt est pas foutu de deviner... bah voyons.
➤ Sarah J. Maas ne m'aura pas sur cette série
Autant vous dire qu'à ce stade de ma chronique, j'ai largement regretté les 30 euros dépensés dans le format hard-back (parce que les beaux livres me font craquer). Peut-être que j'aurais du regarder un peu plus les avis VO avant de me lancer dans cette brique au lieu de baver sur la couverture et le résumé alléchant. D'ailleurs, si on parle un peu de l'édition: parlons de la traduction, si il y a bien un truc qui m'a plus choqué que le "peu ou prou" répétitif qui faisait tâche dans le style quasi vulgaire, c'est bien le "Dont acte" pour traduire "She did" (c'est un des exemples, je n'ai pas vérifié chaque paragraphe où l'expression apparaissait). Dont acte. WTF. J'avais l'impression de lire un acte notarial ou le compte rendu d'un jugement. Je n'ai jamais vu cette phrase de ma vie dans un roman. J'envoyais un message à Mille ça, à chaque fois, parce que ça cassait ma concentration.
Conclusion, je ne suis pas prête de continuer cette série si c'est pour lire quelque chose d'aussi imbuvable, en tout cas, je ne claquerais plus 30 euros dans un truc pareil...
5 / 10
Votre note ? Votre avis ?
Je n'ai pas spécialement apprécié ma lecture non plus ! A trop vouloir en faire, Sarah J. Maas semble se perdre dans un univers beaucoup trop développé par de trop nombreuses longueurs. Je passe mon tour et rassure-toi, je n'ai pas eu de mal à revendre mon exemplaire à un prix raisonnable ;)
RépondreSupprimerAïe aïe aïe... Ton avis me fait vraiment peur :/
RépondreSupprimerJe l'ai acheté dans l'édition hard back en VF et j'ai vu que chez De Saxus, ils ont des problèmes de traduction. J'espère ne pas être déçue.