mercredi 16 octobre 2019

Chronique théâtre: "Un Ennemi du peuple" de J-F. Sivadier, au Théâtre du Nord de Lille le 8 octobre 2019


Bonjour à tous !
Je suis très contente de pouvoir reprendre les chroniques théâtre, la saison 2019/2020 ayant commencé au Théâtre du Nord de Lille (où je prends un abonnement chaque année depuis 3 ans) ! La première pièce que je suis allée voir est Un Ennemi du peuple, pièce écrite à l’origine par le célèbre dramaturge Ibsen, et qui m’a fait envie pour les thèmes écologiques et politiques qu’elle abordait.

Avant toutes choses, je vous remets le même petit speech que dans mes autres chroniques :p :
Je tiens à préciser de suite que je suis seulement amatrice, et non spécialiste : je ne fais pas d’études de théâtre, et même si je m’y connais un peu pour avoir lu pas mal de pièces et en avoir vu quelques-unes, je suis loin de me sentir légitime à vous parler de théâtre… Je le fais avant tout parce que l’envie m’en a pris, parce que cela me permet aussi, entre autre, de garder une trace des pièces que je vais voir (ce qui me manquait vraiment), et parce que j’ai le petit espoir de découvrir parmi vous d’autres amateurs de théâtre avec qui je pourrai partager mon intérêt ! Bref, si vous voulez davantage de renseignements plus « professionnels » sur cette pièce, les thèmes qui y sont abordés, la réflexion qu’on peut en tirer, je vous invite à jeter un œil à la page qui y est consacrée sur le site du Théâtre du Nord (vous y trouverez, en bas de page, des articles de presse très intéressants !).

Concernant cette pièce donc, j’ai été agréablement surprise par la complexité de ses enjeux !  Je m’attendais à un « banal » débat entre écologie et rentabilité à court terme, entre honnêteté et égoïsme, mais ça va plus loin que ça ! La pièce met en scène différentes problématiques : le rôle des médias, de l’argent, de la population mal informée, de l’administration… Ce qui rend la présentation des problématiques très complète, et très bien traitée ! Le fait que l’intrigue se déroule à une échelle locale, avec un problème local, permet aussi une meilleure identification du spectateur, et une meilleure compréhension des enjeux. Le jeu des comédiens servait lui aussi très bien le propos de la pièce : les personnages sont certes très caricaturaux, mais c’est bien sûr fait exprès ! Il y a tout d’abord un effet comique, et surtout chacun des personnages représente une facette de la société, comme par exemple le petit bourgeois « représentant de l’association des petits propriétaires » qui met un point d’honneur à rester « modéré » et « prudent ».

Juste un petit point sur les décors et le travail de régie : il y avait peu de moyens techniques et de décors, mais tout était très bien travaillé ! Les jeux de bruitages, les ballons à eaux représentant des fracas, etc… Tout était très bien pensé, l’effet était là, et je suis contente de voir qu’on peut, encore aujourd’hui, présenter quelque chose de qualité sans être obligé de sortir l’artillerie lourde, mais avec juste un peu de créativité !

Mais comme d’habitude, tout ne peut pas être parfait… Ce qui m’a fait tiquer personnellement, c’est l’échec (ou du moins peut-on dire que ça a cassé la fluidité de la pièce) du metteur en scène de rendre la pièce plus « moderne » ou plus « drôle », avec des procédés qui n’ont pas marché chez moi. Il y a une volonté de faire participer le public et de briser le 4ème mur, qui tombe un peu à l’eau (et qui, il faut le dire, est parfois un peu redondante)… Et à côté de ça, il y a le fameux discours de Thomas aux ¾ de la pièce, qui part dans tous les sens pour finalement devenir très « méta » en parlant du rôle des comédiens lui-même… qui est très tiré par les cheveux et pas très clair, à mon sens. Bref, ce sont les deux principaux défauts de la pièce selon moi !

On a donc une pièce intéressante, qui mobilise des enjeux actuels, très complète, qui ne se perd pas (dans l’ensemble), drôle, accessible à tous… Ce ne sera pas mon coup de cœur de l’année, mais j’ai passé un bon moment !

7/10
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