Bonjour tout le monde !
Une chronique imprévue aujourd’hui, puisque le roman
graphique Carnets de thèse est tombé sous mes yeux il y a quelques jours de
cela au milieu d’une bibliothèque, et j’ai décidé de l’emprunter sur un coup de
tête ! J’avais déjà connaissance de son existence depuis plusieurs années,
mais l’occasion de le lire ne s’était jamais présentée jusqu’alors, j’ai donc
sauté sur cet exemplaire quand je l’ai vu ! Je l’aurais dévoré si j’avais
pu, mais j’étais très très occupée à cette période, et je profitais de la
moindre pause pour lire quelques pages ! Vous l’aurez compris : j’ai
beaucoup aimé cette lecture, et j’aime beaucoup les points d’exclamations !
J’ai lu peu de BDs dans ma vie, et la plupart (au sein de
ceux de ma connaissance en tous cas) sont humoristiques, celle-ci est d’ailleurs
présentée dans son résumé comme faisant preuve de « drôlerie » :
je tiens à dire pour commencer que j’ai trouvé cette BD très peu drôle… Non pas
qu’elle ait raté ses blagues, mais je pense plutôt que le rire n’était pas l’effet
recherché. Il y a certes beaucoup d’autodérision, pas mal de rires jaunes
aussi, mais finalement l’ambiance est très triste et touchante : les
thèmes abordés sont de l’ordre de l’incompréhension de l’entourage face à notre
vécu, la solitude, les rêves, les espoirs déçus, les obstacles rencontrés lors
de notre parcours professionnel… Cette BD fait écho au vécu intime de beaucoup
d’étudiants je pense, pas seulement doctorants, et je l’ai trouvée très vraie,
très juste. L’auteure décrit ce qui a été sa réalité de manière assez
émouvante, mais pas du tout enjolivée.
Et en dehors du côté « réaliste » de la
description du quotidien de Jeanne, j’ai beaucoup aimé l’aspect « introspectif »
de cette BD : l’auteure fait preuve de beaucoup de lucidité et d’honnêteté
face aux états d’esprit qui étaient les siens, états d’esprit qu’elle n’hésite
pas à nous livrer même si ils sont peu glorieux (fantasmes prétentieux, comportement
désagréable avec ses proches, etc). J’ai trouvé ça très beau, et je la remercie
d’avoir partagé cela : comme souvent, pour ce genre d’expériences, il est
difficile de trouver des gens parlant avec sincérité de la réalité de ce vécu.
En fait, Tiphaine Rivière fait preuve d’une certaine
clairvoyance, envers elle-même comme je l’ai dit, mais aussi de manière
générale sur les faits sociaux et psychologiques (comme les difficultés de
communication par exemple). L’auteure arrive très bien à saisir, par le dessin,
certains schèmes récurrents, certains « tropismes » (dans le sens « bref
mouvement de conscience », j’emprunte cette expression à Sarraute parce
que je la trouve très juste) : les images qu’elle utilise, comme le fait
de construire sa thèse comme un monument, me semblent très bien choisies !
Bref, j’ai été contente de découvrir ce roman graphique que
j’ai trouvé très juste et très touchant ; et encore plus contente de
découvrir Tiphaine Rivière dont j’espère pouvoir lire d’autres ouvrages !
10 / 10
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