lundi 18 novembre 2019

Carnets de thèse - Tiphaine Rivière


Bonjour tout le monde !
Une chronique imprévue aujourd’hui, puisque le roman graphique Carnets de thèse est tombé sous mes yeux il y a quelques jours de cela au milieu d’une bibliothèque, et j’ai décidé de l’emprunter sur un coup de tête ! J’avais déjà connaissance de son existence depuis plusieurs années, mais l’occasion de le lire ne s’était jamais présentée jusqu’alors, j’ai donc sauté sur cet exemplaire quand je l’ai vu ! Je l’aurais dévoré si j’avais pu, mais j’étais très très occupée à cette période, et je profitais de la moindre pause pour lire quelques pages ! Vous l’aurez compris : j’ai beaucoup aimé cette lecture, et j’aime beaucoup les points d’exclamations !  

J’ai lu peu de BDs dans ma vie, et la plupart (au sein de ceux de ma connaissance en tous cas) sont humoristiques, celle-ci est d’ailleurs présentée dans son résumé comme faisant preuve de « drôlerie » : je tiens à dire pour commencer que j’ai trouvé cette BD très peu drôle… Non pas qu’elle ait raté ses blagues, mais je pense plutôt que le rire n’était pas l’effet recherché. Il y a certes beaucoup d’autodérision, pas mal de rires jaunes aussi, mais finalement l’ambiance est très triste et touchante : les thèmes abordés sont de l’ordre de l’incompréhension de l’entourage face à notre vécu, la solitude, les rêves, les espoirs déçus, les obstacles rencontrés lors de notre parcours professionnel… Cette BD fait écho au vécu intime de beaucoup d’étudiants je pense, pas seulement doctorants, et je l’ai trouvée très vraie, très juste. L’auteure décrit ce qui a été sa réalité de manière assez émouvante, mais pas du tout enjolivée.

Et en dehors du côté « réaliste » de la description du quotidien de Jeanne, j’ai beaucoup aimé l’aspect « introspectif » de cette BD : l’auteure fait preuve de beaucoup de lucidité et d’honnêteté face aux états d’esprit qui étaient les siens, états d’esprit qu’elle n’hésite pas à nous livrer même si ils sont peu glorieux (fantasmes prétentieux, comportement désagréable avec ses proches, etc). J’ai trouvé ça très beau, et je la remercie d’avoir partagé cela : comme souvent, pour ce genre d’expériences, il est difficile de trouver des gens parlant avec sincérité de la réalité de ce vécu.
En fait, Tiphaine Rivière fait preuve d’une certaine clairvoyance, envers elle-même comme je l’ai dit, mais aussi de manière générale sur les faits sociaux et psychologiques (comme les difficultés de communication par exemple). L’auteure arrive très bien à saisir, par le dessin, certains schèmes récurrents, certains « tropismes » (dans le sens « bref mouvement de conscience », j’emprunte cette expression à Sarraute parce que je la trouve très juste) : les images qu’elle utilise, comme le fait de construire sa thèse comme un monument, me semblent très bien choisies !

Bref, j’ai été contente de découvrir ce roman graphique que j’ai trouvé très juste et très touchant ; et encore plus contente de découvrir Tiphaine Rivière dont j’espère pouvoir lire d’autres ouvrages !

10 / 10
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