"Cause two can't keep a secret..."

Deuxième lecture du club de lecture "Bee-bliothèque" sur Facebook, Rule est le premier roman publié d'Ellen Goodlett: premier tome d'une série (pour l'instant duologie), publié cette année chez Bayard Jeunesse. Retour sur un premier tome en demi-teinte ! 

“Three girls. Three deadly secrets. Only one can wear the crown.”

➤ Une histoire originale... 

Rule est une nouvelle parution de cette fin aout 2020, avec son résumé qui offre royauté, secrets, trahison et compétition, le roman avait tout pour plaire et rencontre en grande majorité son public ! Il faut dire que l'autrice offre dans un nouvel univers fantasy le théâtre d'enjeu majeur: le roi se meurt et trois jeunes femmes qui n'ont absolument rien en commun se retrouvent en compétition pour se voir offrir la place d'héritière et nouvelle reine de Kolonya ! Un scénario alléchant entre La Sélection de Kiera Kass et l'ambiance de trahison qui nous rappellerait presque Le trône de Fer. 

Mais Rule se heurt à un défaut de poids qui fait s'effondrer tout l'intérêt de la première partie du roman comme un château de carte. Le résumé qui nous promet mystère et secret et qui nous fait espérer une lente mise au secret des pêchés de nos héroïnes ne tient malheureusement pas ces promesses. 

  

➤ Mais des secrets bien vite révélés !

Si vous aviez espéré devoir deviner lentement quel était la teneur des secrets de nos héroïnes en même temps que chasser le maitre-chanteur, vous pouvez passer votre chemin. Les secrets de nos héroïnes sont bien vite dévoilés et on a presque envie de lever les yeux au ciel...  L'expression "Le hasard fait bien les choses" est bien faible quand on comprend ce qu'on fait nos héroïnes et ce qu'il va leur en couter si leur crimes sont révélés. Alors, certes, cela peut relever d'un coup de génie et de rebondissements sans précédent... mais le rythme mené tête baissée par l'autrice, décidée à nous fournir toutes les informations avant la moitié du roman, le tout en moins de deux jours d'aventure dans le récit donne un arrière goût de suspens bâclé et d'un manque grossier de subtilité... d'autant qu'aucun des personnages n'est vraiment attachants, le roman manque cruellement d'approfondissement sur les vies de nos héroïnes et du continent. A l'image de Kolonya, autocentrée sur son fonctionnement. 

➤ Et un coup de foudre queer 

Si il y a un point ou on peut remercier l'autrice, c'est de nous offrir une héroïne queer qui va nous offrir une romance femme/femme dans un roman fantasy plus moderne ! Et cette romance aurait pu être très plaisante si elle n'avait pas été totalement produite à la vitesse de la lumière ! Une de nos prétendantes va vivre le coup de foudre d'une vie en moins de 2 minutes lors de son deuxième jour au château et le résultat serait presque charmant si il n'était pas aussi rapide. Impossible pour l'héroïne de ne plus penser à ses sentiments ou de refreiner ses pulsions en moins d'une semaine. 

Car c'est le délai que nous offre l'autrice, une semaine entre la première page et le point final de ce premier tome. 

 

➤ Pour un lecteur mené en bateau

Ce qui sauve le roman d'une chronique en gif déplaisante, c'est le pouvoir de l'autrice à mener ses lecteurs en bateau. On a beau dire, malgré les défauts cités plus haut, l'autrice a su ménager son suspens sur un point crucial: l'identité du maître-chanteur ! Pour avoir lu le roman dans la seule idée de découvrir cette identité en faisant fi des défauts, il faut reconnaître qu'on est bien surpris de la fin de ce premier tome ! La quête du maître-chanteur est à l'image du comportement de la cour, plein de faux semblants, de préjugés et d'indices à double tranchant. 

➤ La découverte de la création d'une couverture

Si vous voulez en découvrir plus sur la création de la couverture (la française reprend la couverture originale), un petit tour sur le site de l'illustratrice pourrait vous intéresser: How to create a great book cover. 

 

En attendant, pas sur qu'on vous parle de la suite de cette histoire sur ce blog si le tome deux ne sort pas bientôt...

“Family either strengthens or kills you, nothing in-between.”