lundi 26 juillet 2021

L'année sauvage - Mark Boyle


 



Après son premier livre L'homme sans argent, Mark Boyle tente une nouvelle expérience: vivre une année, au moins, sans technologie: pas de téléphone, pas d'ordinateur, pas de lave-vaiselle.... juste les outils traditionnels, la force de ses bras et la motivation d'un retour à la nature.
J'avais envie de découvrir ce livre et je l'avais sélectionné pour la Masse Critique Babelio que je remercie tout comme la maison d'édition pour cet envoi. 


➤ Une idée trépidante mais loin de mes attentes.
Je ne sais pas vraiment ce à quoi je m'attendais en découvrant ce livre, le récit transcendant d'un homme retrouvant goût à la nature et une vie simple ou un guide complet pour se passer soi-même de la technologie. Un peu des deux j'imagine. Mais le livre se résume plutôt comme le journal quotidien d'un homme qui décide petit à petit d'abandonner la technologie et qui relate les quelques événements et faits marquants de sa nouvelle vie: cultiver sa terre, pêcher pour se nourrir, chasser à nouveau, interagir socialement quand on a plus accès à une source directe et rapide si votre interlocuteur est à l'autre bout du pays. Si j'ai trouvé cela intéressant et d'une certaine manière, reposant à lire, le livre est loin d'avoir su répondre à mes attentes trop précises. 


➤  Loin des clichés
Si il y a bien un des clichés qui n'entre pas dans ce livre c'est le côté "sauvage" façon homme des bois qu'on s'imagine quand on entend parler d'un retour à la nature sans technologie. Notre écrivain va s'installer dans un petit village d'Irlande, où il faut certes faire au moins un kilomètre pour rencontrer le premier voisin mais où il peut aller au pub pour rencontrer d'autres personnes et rejoindre à vélo la grande ville la plus proche. Mark Boyle ne quitte pas le monde social mais la technologie qui nous fait perdre l'essence même de ce que nous faisons et pourquoi nous vivons. 


➤  Des idées à méditer
J'ai beaucoup aimé les idées soumises par l'auteur sur le travail et le temps que nous passons plutôt à gagner notre vie qu'à la vivre. On oublie souvent qu'on passe plus de temps à travail pour s'acheter de jolies choses plutôt que de profiter de l'instant présent, de nos proches, des jolies choses qu'on a pas besoin d'acheter si on levait un peu nos yeux de nos écrans ultra-connectés à regarder des paysages lointains qu'on pourrait visiter ou des vies qu'on pourrait se créer. En se créant une vie facile et rapide à vivre, n'a-t-on pas perdu le sens de la vraie vie ?

La deuxième chose reste à savoir à quel stade de la définition de "technologie" on s'arrête et pour se faire il illustre aussi son propos avec les répercutions de la mondialisation sur l'île du Grand Blasket qui a vu l'installation d'une population rurale décliner pour abandonner un mode de vie rustique au profit des grandes villes et des grandes exploitations. 


 "Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors seulement vous vous apercevrez que l'argent ne se mange pas."
On a beau faire sa part, essayer de le faire ou d'en faire plus à chaque fois, la lecture de ce genre de récit ou d'essai me donne à chaque fois cette claque mémorable que l'on a quand on se rend compte qu'on en fait pas assez et qu'on va droit dans le mur sans même essayer d'appuyer sur les freins ? Pourquoi freiner alors que ce qu'on a est tellement bien ? Je repense alors au choix de l'auteur de ne pas utiliser d'ordinateur pour écrire son livre et moi, devant mon PC, à taper cet article en pensant aux horreurs qu'on fait chaque jour à notre environnement: aux gaz d'échappement des voitures qui passent devant ma fenêtre, au gâchis que mon travail engendre, à l'exploitation de ressources pernicieuses pour faire des petits gadgets en plastique qui seront passés de mode dans 1 mois. Bref, aux gros efforts qu'il nous reste à faire mais que notre société n'est pas encore capable de faire, d'accepter de le faire, d'accepter de perdre un peu de la facilité et du confort dans lequel on s'est englué...


A découvrir si vous chercher le récit d'une vie simple en déconnexion avec la technologie !


6.5 / 10
Votre note ? Votre avis ?

1 commentaire:

  1. Oui, 6,5 c'est correct ! Ce sont des livres qui nous permettent prendre conscience, mais en effet - comme vous l'évoquez - la route reste encore longue.

    RépondreSupprimer