mardi 30 avril 2019

Chronique théâtre: "Thyeste" de Thomas Jolly, le 25 avril 2019 au Théâtre du Nord de Lille


Bonjour à tous !
Je suis très contente de pouvoir vous parler aujourd’hui de Thyeste mis en scène par Thomas Jolly, que j’ai la chance d’avoir pu aller voir récemment ! Pour vous contextualiser le tout : j’ai découvert ce metteur en scène il y a 2 ans lors de sa pièce Richard III, et ce fut une véritable claque théâtrale pour moi, je dirais que c’est l’une des pièces qui m’a fait aimer le théâtre ! J’ai découvert grâce à lui une nouvelle forme de théâtre, qui me parle tout en respectant les classiques, moderne et novatrice sans partir dans l’art contemporain incompréhensible (pour moi).
Ainsi, quand j’ai appris que Thomas Jolly mettait en scène cette année la célèbre pièce de Sénèque, je n’ai pas hésité un seul instant ! Je vous passerai les détails, mais j’ai vraiment trimé pour obtenir des places : le spectacle était très attendu, le Théâtre du Nord a affiché complet en un temps incroyable… J’attendais donc beaucoup de cette pièce : d’une part parce que j’avais déjà vu de quoi Thomas Jolly était capable ; d’autre part parce que l’engouement que cette pièce provoquait a forcément fait naître de grandes attentes chez moi.

Avant toutes choses, je vous remets le même petit speech que dans mes autres chroniques :p :
Je tiens à préciser de suite que je suis seulement amatrice, et non spécialiste : je ne fais pas d’études de théâtre, et même si je m’y connais un peu pour avoir lu pas mal de pièces et en avoir vu quelques-unes, je suis loin de me sentir légitime à vous parler de théâtre… Je le fais avant tout parce que l’envie m’en a pris, parce que cela me permet aussi, entre autre, de garder une trace des pièces que je vais voir (ce qui me manquait vraiment), et parce que j’ai le petit espoir de découvrir parmi vous d’autres amateurs de théâtre avec qui je pourrai partager mon intérêt ! Bref, si vous voulez davantage de renseignements plus « professionnels » sur cette pièce, les thèmes qui y sont abordés, la réflexion qu’on peut en tirer, je vous invite à jeter un œil à la page qui y est consacrée sur le site du Théâtre du Nord (vous y trouverez, en bas de page, des articles de presse très intéressants !).

Ceci étant dit, entrons dans le vif du sujet ! Ce que j’attendais de Thomas Jolly, c’était cet équilibre parfait entre respect de la pièce originelle et modernisation, dont je le savais capable. Dans toutes ses interviews, le metteur en scène parle de rendre le théâtre accessible, de le populariser, et il s’attaque pourtant à de grands monuments comme Shakespeare : il s’agit donc à chaque fois d’un grand défi ! Et là en l’occurrence, pour moi le défi est réussi !
Le texte originel a été très peu modifié (enfin, il n’a pas été joué en latin bien sûr, mais Thomas Jolly s’en est tenu à une traduction fidèle) ; les chœurs antiques ont été conservés en étant remplacés par une chanteuse ; les costumes et décors ont été quant à eux mis au goût du jour pour nous permettre de nous identifier… Vraiment je n’ai rien à dire ! Je pense que cet équilibre ne peut pas plaire à tout le monde, mais personnellement je le trouve très bien maitrisé et c’est ce que j’attendais !
J’ai cependant souvent des craintes devant ce genre de pièces « anciennes » : vu toutes les références mythologiques précises, je me demande vraiment si les gens qui ne sont pas renseignés peuvent comprendre la pièce… La personne m’ayant accompagnée m’a assuré que ça ne lui avait pas posé problème, donc bon.

Et toujours concernant la mise en scène : ce qui participe à la modernisation de la pièce, c’est le rôle joué par les décors ! Vraiment, visuellement cette pièce était incroyable ! Les décors sur scène était gigantesques, les musiques très bien choisies et très à propos (avec une très belle qualité de son par ailleurs), les lumières très jolies (le rythme et la précision des jeux de lumières sont d’ailleurs à souligner : la régie a fait un boulot incroyable !)… J’ai vraiment été impressionnée ! Juste, je n’ai pas très bien compris toute la diffusion du mot « Soleil » dans toutes les langues, mais ce n’est qu’un détail.

Passons maintenant au jeu des comédiens : cette fois-ci, l’accent a été mis sur le côté « tragique » de la pièce (pour une tragédie, sans blague Gaby…). Et les comédiens ont très bien joué la tragédie : les émotions, la folie, l’horreur, ont été très bien exprimées, c’était vraiment frappant ! Par contre, gros point négatif qui est aussi ma grosse déception concernant cette pièce : la diction. Par tradition théâtrale, Thomas Jolly  a choisi de ne pas utiliser de micro, soit, je suis plutôt d’accord avec cette idée. Mais quand c’est comme ça, bordel il faut monter la voix et articuler !! Ça n’a pas été le cas de tous les acteurs heureusement, mais parfois le comédien jouant Atrée parlait trop vite (donc j’ai raté des mots), et la comédienne jouant le 2ème chœur parlait vraiment trop bas et sans articuler ! Il y a eu tout un passage de plusieurs minutes où je n’ai rien compris, et je trouve ça inadmissible.

Pour conclure tout cela donc : cette pièce, c’était le Thomas Jolly que j’attendais ! Je voulais du classique moderne, je voulais être bluffée visuellement, et je n’ai pas été déçue ! A deux choses près malheureusement : j’attendais une meilleure qualité d’acting ; et je m’attendais à être davantage surprise, à avoir un coup de cœur. Mais ça reste vraiment très très bon, aucun doute là-dessus !

7,5/10
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