mardi 4 février 2020

Chronique cinéma: 1917


Bonjour à tous !
On parle pas mal en ce moment, avec sa nomination aux Oscars, de 1917, film censé concurrencer Parasite pour l’Oscar du meilleur film. Je n’avais absolument pas fait attention à ce film, et c’est seulement quand des amis m’en ont parlé en des termes très élogieux que je me suis dit qu’il fallait aller le voir. Je ne vais pas si souvent que ça au cinéma (par an, ça se compte sur les doigts des deux mains), mais (ou alors « donc » ?) je m’arrange pour y aller quand l’occasion vaut le coup.
J’y suis donc allée, et pour tous les points de ce film, ma réaction sera la même : c’était vraiment très bon, excellent, mais je n’ai pas eu de coup de cœur, et, puisqu’il faut apparemment se prononcer, je préfère Parasite.

D’ordinaire, je ne suis vraiment pas fan des films de guerre. Je comprends leur aspect social/géopolitique mais je préfère d’autres types de films pour cela, et la « beauté de l’action » me lasse vite finalement. Mais 1917 fait exception à la règle, puisqu’il ne s’agit pas que d’un film de guerre ! Il s’agit surtout de suspens haletant, d’immersion du spectateur dans une mission qu’il a l’impression de mener lui-même, et c’est très réussi !  Le secret de cela : 1917 est filmé en un seul plan-séquence. J’ai plusieurs choses à dire à ce propos :
* OUI, c’est un faux plan-séquence, puisqu’en effet on peut, si on y fait très attention, déceler des coupes et des trucages. J’ai été assez exaspérée par tous ces spectateurs qui se targuent d’avoir su les déceler : je ne vois vraiment pas ce qu’il y a d’intéressant là-dedans, à part si vous êtes un étudiant en cinéma à la recherche d’idées pour votre prochain court-métrage en plan séquence. Tout l’intérêt du film repose sur l’immersion procurée par ce plan-séquence (j’y reviendrai), donc si on passe 2 heures à se focaliser sur le repérage des coupes, bah on passe totalement à côté du film ! Je veux dire, si le montage était horrible et que ces coupes gâchaient totalement le film, là oui je vois l’intérêt de dire ce qui n’a pas été, mais là faut pas exagérer c’était très subtil et très propre !
* Certes, 1917 est loin d’être le premier film en un seul plan-séquence, le plus connu étant La Corde d’Hitchcock, ce n’est pas une nouveauté. Mais rappelons qu’il s’agit ici d’un film de guerre : ça explose, ça se bat, ça tombe, ça se relève, ça meurt, ça court… Les contraintes chorégraphiques sont énormes, et pourtant 1917 s’en sort à merveilles : tout est maîtrisé, millimétré, et le plan-séquence n’en est que plus impressionnant !
* Et je voulais donc aboutir à l’aspect très immersif du film : un seul plan séquence, sans coupes (ou du moins sans coupes scénaristiques), ça implique que 2 heures dans le film = 2 heures dans la vie réelle. Eh oui : l’action est censée se dérouler en temps réel, ce qui permet une immersion totale dans l’intrigue, et une très grande identification avec le personnage principal. On a l’impression d’accompagner le soldat dans chacune de ses péripéties, le fusil à la main et la gorge nouée, on vit le film comme une véritable aventure ! Et c’est notamment l’illusion du temps réel qui permet d’y prendre part.

Mais à côté de cela, le film est également très beau visuellement : les plans, les couleurs, le tournage de nuit avec le feu, tout est magnifique ! Enfin, il s’agit de guerre, vous m’avez comprise, je parle seulement d’esthétique visuelle. C’est aussi sublime que violent.

Bref, 1917, c’est plus qu’un film, c’est un spectacle, une expérience à couper le souffle. Il n’y a aucune longueur, aucun ennui possible, on reste en haleine du début à la fin. On retiendra la minutie du travail d’orfèvre qu’ont accompli chacun des membres techniques du film ; et la beauté des plans !

8/10
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Nommé aux oscars 2020, le dernier film de Sam Mendès est une véritable perle cinématographique.

Résumé : L’histoire se déroule en 1917, Première classe Schofield (George MacKay) et Blake (Dean-charles Chapman) sont envoyés sur une mission qui permettrait de sauver la vie à plus de 1600 soldats anglais. Pour mener à bien leur mission, ils n’ont que quelques heures pour rejoindre le front et prévenir le général Mackenzie (Benedict Cumberbatch) avant qu’il ne donne l’assaut…

Tourné de façon à ce qu’on ait l’impression de suivre le Première Classe Schofield et le Première Classe Blake dans leur progression sans aucune coupure. Ce ‘one-shot’ n’offre aucun répit. Ce n’est qu’une suite sans fin d’un seul et même plan qui vous fera entrer dans la vie d’un soldat en temps de guerre.

La mise en scène est époustouflante, les trous d’obus, les grenades, la poussière… Tout est recréé au plus proche de la réalité. En tant que spectateur, on a vraiment la sensation d’être dans les tranchées en 1917.

L’objectif de cette mise en scène est vraiment de montrer les conditions de vie (et de mort) de ces soldats. Par l’image, on ressent la désolation, le manque et la mort qui entourent les personnages. Sam Mendes met en avant l’inégalité, ces soldats qui n’avaient rien demandé se trouvent à subir les conséquences.

La mort est partout. Elle n’est pas belle. On le voit en image, on l’entend dans des récits, on la sent… Sauf dans CETTE scène. Cette fameuse scène pendant laquelle le temps est comme suspendu. La guerre s’arrête et la vie reprend le dessus. Il n’est plus question de courir pour délivrer le message mais de prendre le temps d’apprécier l’autre.

1917 est un film magnifique, à voir absolument.

9 / 10
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